Tant que notre moi se plaît dans son univers social, le meilleur des mondes scintille. La question de notre existence se pose quand le regard d’autrui se vautre dans le nôtre. Toute une ritournelle de codes, de gestes, engendrant mille questions sur notre comportement vis-à-vis de cette foule.
Qui es-tu ?
D’où viens-tu ?
Pourquoi ne me ressembles-tu pas ?
Que fais-tu dans la vie ? Crois-tu en Dieu ? Qu’elle est ta religion ?
Nous concernant quel est ton art je te dirai qui tu es ?
Tant de clefs et de questions qui feront sauter ou refermer à double tour les verrous sur la conception de notre humanité que l’on voudrait véhiculer, conforter ou rejeter.
Le moi cherche son confort
Le moi, l’artiste, lui, suit ses intimes convictions dans le dédale « subvenir à ses besoins » on voudrait qu’il se fonde dans la masse, rogner son idée de l’art, pour conforter l’expression « tu fais comme les autres et ta panse sera pleine ! ».
L’art a pour but à mon humble avis à déconstruire l’acquis, pour se réapproprier l’essence de l’humain. Perpétuelle pérégrination, du questionnement de l’être vers un certain bien-être dans son quotidien.
Pas une diversité mais plusieurs diversités.
Porter, sa pierre à l’édifice humain, chaque artiste est un morceau douloureux ou euphorique de nous-mêmes, dans notre approche de l’art et même de la vie de tus les jours , se munir de nos différences et en faire corps, (affrontement sincère pour la connaissance de notre moi).
Qu'elles soient des passerelles et non des murs pour notre conscience collective qu’on arbore le drapeau de l’art neutre, que l’alter ego soit banni au profit de la beauté de nos différences artistiques et de leur complémentarité.
L’art est pluriel, naturel, dans sa conception est un enfant orphelin dans le regard du spectateur, qui au fil du temps devient amour, coquin, sa matrice future est un cocon, empli de divergences, de main en main, se reconstruira une identité.
Existe, meurt et ressuscite sur une terre létale en fleur ou vénale.
L’idée du beau est plurielle.
Van Gogh exécutait une toile en y mettant son coeur quitte à se prendre une balle dans la poitrine, la passion de l’artiste au grand dam de l’artiste pauvre Baudelaire, féru d’absinthe siégeait dans ses éclats embrasés.
Frida, éventrée par la vie, disait :
- « Certains critiques ont tenté de me classer parmi les surréalistes, mais je ne me considère pas comme telle. En fait, j'ignore si mes tableaux sont surréalistes ou pas, mais je sais qu'ils sont l'expression la plus franche de moi-même. »
- « J'aimerais que mon oeuvre contribue à la lutte pour la paix et la liberté...
- « La vie commence demain » Frida kahlo
L’humanité, sa diversité n’est pas un défaut, ni une tare, c’est surtout l’utilisation qui en est faite au profit de l’ego de l’être qui est une aberration, chacun brandira
Pourquoi séparer, compartimenter alors que le bénéfice viendrait plutôt du rassemblement des cultures. Diviser pour faire régner l’unique …le nous est désavoué.
Accepter la différence de l’autre c’est accepter notre moi, c’est accepter l’extravagance qu’engendre ou que peut engendrer l’humain dans son environnement, c’est aussi admettre l’homme naturel et ses acquis dans toute sa quintessence, voila à quoi, l’humanité doit prétendre et qui pour l’instant peine à concevoir cette envie de vouloir la paix pour recevoir l’autre.
La culture, l’identité d’un peuple, d’une communauté, c’est un désir d’être ensemble par le biais de rites, de langages, signes distinctifs (tatouages) et de leur histoire. L’humanité est à conquérir, malgré l’égo, l’instinct de survie Suis-je prêt a accepter cette culture ? Suis-je prêt à comprendre son mode de vie ? Suis-je prêt à vouloir comprendre son langage ? Mon bon vouloir à comprendre leurs signes ?
Mon moi sera-t-il en paix ?
Unissons-nous par les arts,
Peignons la toile –lien !
« Tous ensemble », « la paix tous ensemble ! » « Humanité tous ensemble » ces expression sont belles, soyeuses mais réclament un certain don de soi, un peu plus de chair.
L’artiste et son art, devrait à mon avis être une locomotive pour divulguer cet élan d’apaisement. Cet élan contre la cruauté, une barrière contre les conflits, une digue contre l’être et ses paradoxes
« La diversité, c'est avoir plusieurs cordes à son arc; c'est développer son esprit de créativité »
James Franco - acteur américain
S’enrichir, le mot est lancé Voir plus loin que le bout de notre nez, s’affranchir du quand dira t-on L’art, par définition est de racine créative. Créons, susurrons, unissons nos contraintes, soyons des barreaux en moins de notre propre bien être, galvanisons chaque esprit chaque bras, chaque pied chaque main, chaque tête, chaque sentier artistique, l’art est en marche. Il faut sortir de cette torpeur qui avoue que l’art ne sert à rien, que l’art est une maison en ruine.
L’art est une rime-béton
L’art est un pinceau-acier
L’art est une mélodie-potion
Soyons ces arts aux couleurs de paix
Construisons, élevons l’humanité, cette toiture qui manque tant à notre désaveu journalier face à l’art.
L’art pointe du doigt, ce que le mortel ne peut voir, car cristallisé par le train-train quotidien, qui jour après jour, ronge, désosse, formalise, l’égoïsme a lâché ses chevaux. S’unir pour avoir plus de poids, dans la mélodie de l’humanité et assurer le contrepoids pour poncer le paradoxe humain.
Chaque femme, chaque homme, chaque Art, chaque artiste a son niveau, doit intégrer le fait, seul on pousse une porte, mais ensemble, plusieurs portes cèdent et cela en même temps.
Le regroupement d’artiste de cultures différentes gagnerait à populariser l’art, mêlant différent art lors d’expositions (Peinture – Poésie – sculpture …).
L’échange d’idées, de techniques, afin d’emmener la culture de chacun vers un soi – plus humanitaire, respect d’autrui, donc de l’art, nous mènera, j’en suis sur vers ce pacifisme inéluctable, tant souhaité par la majorité des arts et des artistes. La lutte est lancée, à vos pinceaux et à vos poignées d’encre et a vos poignées créatrices Et aller leur dire que l’art est encore debout et combattra toute forme d’inhumanité.