Traduction de Guilaine Arts. Je vous remercie!
Steel Pulse a été fondé dans le quartier de Handsworth en Grande Bretagne par Basil Gabbidon, en collaboration avec son ami chanteur David Hinds, le bassiste Ronald McQueen, son frère Colin Gabbidon et le percussioniste Michael Riley alors qu’il était encore au lycée. Quarante ans plus tard, Steel Pulse reste le groupe de Reggae le plus prestigieux de toute l’histoire Britanique.
Ils ont diffusé leur premier single Kibudu, Mansetta And Abuku, en 1975 où ils ont signé avec Chris Blackwell’s d’ Island records.
1978 marque la sortie de leur album annoncé “Handsworth Revolution”. A connotation politique, les melodies propulsent Steel Pulse au devant d’une large audience.
L’album “Handsworth Revolution” ainsi que les singles “Ku Klux Klan” et “ Prodigal son”, rejetant ouvertement le racisme et la division sociale du moment, reste l’un des plus grands enregistrements de l’ époque, aussi important que ceux de clash et des Sex Pistols.
Les contemporains comme Misty in Roots, avec leur méssage de solidarité, Linton Kwesi Johnson et Aswad s’enracinent dans la conscience publique, souvent soutenus par l’ émission televisée de John Peel.
“Ska and The Specials”, sont arrivés et ont pris le dessus. A cette époque des voix politiques s’ élevaient dans la musique Britanique. Musique dénonçant une vague de haine designée à dénigrer et à détruire la classe sociale des travailleurs dû à la centralisation gouvernemental de Margaret Thatcher.
Steel Pulse a révolutionné la musique britanique . Leur prestation lors du concert “Rock against Racism” leur permit de jouer devant une large audience. Leur tournée avec Bob Marley and the Wailers fut suivi d’un succès commercial international.
Aujourd’hui, à l´occasion du 40ème anniversaire de leur légendaire album “Handsworth Revolution”, nous avons l’honneur et le privilège de vous présenter la vie musicale passé et présent du fondateur de Steel Pulse, Basil Gabbidon, qui partagera avec nous son sentiment sur le fait d’être le pillier central de quelque chose d’aussi prestigieux que l’enregistrement de l’album “Handsworth Revolution” - grandiose et inhabituel
OUTSIDELEFT: Vous êtes né en Jamaïque, mais avez vécu en Grande Bretagne depuis un très jeune âge. Mon beau-pere, originaire de la Barbade, m’a dit avoir noté á son arrivée comment tout était sombre à commencer par les vêtements, les gens, enfin tout…..Quelles ont été vos premières impressions?
BASIL GABBIDON: Il m’avait été dit que c’était un pays froid. A mon arrivée, je n’ai pas realisé que j’étais ailleurs, ce n’était certe pas la caraïbe mais il faisait beau et frais.
OUTSIDELEFT: Que pensez vous de la situation politique actuelle, le scandal du “Windrush”….qui a un lien direct avec vous, vos compatriotes, votre famille? est ce un accident? un accident peut être, mais qui reste une manière assez étrange de gérer des problèmes politiques. Je ne pense pas qu’il y ai, aujourd’hui, un ministre qui serait embauché par une petite entreprise. Personnellement je ne le pourrai pas. Ces politiciens sont ineptes. Ma fille est née á l’étranger et nous avons eu d’énormes problèmes à la faire entrer dans le pays. Je m’inquiète pour son avenir ici….enfin…
BASIL GABBIDON: Typiquement capitaliste ce pays. Ridicule. Ils sont partout, s’accaparant les richesses de pays dit sous developpés, mais deniant aux ressortissants de ces pays l’accès à leur territoire. Ils refusent que ces populations beneficient des retombées de cette appropriation.
OUTSIDELEFT: 1978 ou 2018. Quelle année représente pour vous le pire moment en Grande Bretagne
BASIL GABBIDON: 1978. La situation ici était mauvaise avec un racisme visible. Les gens vous crachaient au visage. Les Irlandais suivi des noirs étaient opprimés.
OUTSIDELEFT: Vous avez commencé à fréquenter les groupes dès l’école à Handsworth, Birmingham. Veniez vous d’une famille oú la musique était prédominante? qu’est ce qui vous y a emmené? Quel type de music écoutiez vous?
BASIL GABBIDON: Mon père était un comedien au théatre. Arrivé ici, j’écoutais du “ Ska”, la musique de mon père. Ensuite j’écoutais Michael Jackson et les Jackson five qui ont eu une très grande influence sur ma production. J’ai ensuite entendu une chanson de Nimey “Blood and Fire” qui avec l’album de Bob marley “Catch a Fire” m’ont inspiré à créer un groupe.
OUTSIDELEFT: Les débuts de Steel Pulse…Comment en êtes vous tous arrivés là? prendre cette direction alors que le reggae etait à ses tout débuts je suppose.
BASIL GABBIDON: Steel Pulse…..David et moi fréquentions le même collège de garçons à Handworth wood. C′est là que nous avons envisagé de mettre sur pied un groupe. Mais c’est seulement à partir du lycée que nous avons pris cela au serieux, et que nous avons concrètement fondé un groupe. J’ai appris à David et à Ronnie à jouer à la guitare dans le salon de mes parents. Mon frère Colin nous y a rejoint par la suite à la batterie.
OUTSIDELEFT: Pouviez vous ressentir une certaine dynamique autour du groupe?
BASIL GABBIDON: Dynamique….Je pouvais voir notre développement puisque nous nous entrainions regulièrement. Rien n’arrive sans un peu de chance. Soit prêt et la chance suivra.
Steel Pulse en 1978 à la BBC
OUTSIDELEFT: Lorsque vous avez enregistré “Handsworth Revolution”, aviez vous le sentiment que vous étiez en train de créer quelque chose d’emblématique, l’un de vos grands albums de tous les temps? Cela vous semblait−il être quelque chose de special? Je veux dire, le saviez vous? Le son subtile de la percussion, les guitares, les lyriques, oh mon Dieu!
BASIL GABBIDON: Je n’ai jamais imaginé que cela prendrait cette ampleur. Nous savions qu’il y avait un potentiel et que nous avions quelque chose à défendre. “Island Record” était une bonne maison de production et ils avaient une excéllente équipe. Ils ont utilisé toutes les ressources possibles pour faire de cet album un succès. La radio avec John Peel sur BBC radio et la television ont aidé à nous mettre au devant de la scène. Nous n’étions pas présomptieux, Nous étions discrètement optimistes, porté par une profonde croyance en nos capacités.
OUTSIDELEFT: Vous avez vous même travaillé sur le design iconique de la pochette, n’est pas?
BASIL GABBIDON: Oui. J’ai initialement dessiné le design avec David et je l’ai ensuite peint. “Island Record” en a fait une copie et a ensuite engagé quelqu’un d’autre pour l’illustration.
OUTSIDELEFT: Vous aviez énormément de succès pendant un temps, performant devant 80.000 personnes au concert Rock Against Racism (RAR), Reggae Sunplash et à d’autres évenements de haut calibre. Quelles ont été vos meilleurs moments avec le groupe?
BASIL GABBIDON: Mes meilleurs souvenirs? il y en a tellement, mais la tournée avec Bob Marley and The Wailers était speciale ainsi que les prestations sur “Rock against Racism”.
OUTSIDELEFT: Les moments difficiles, vous, quittant le groupe?
BASIL GABBIDON: J’ étais fatigué physiquement et mentalement. Je voulais que toute l’ équipe prenne un peu de recul, mais quelques uns des membres ne le souhaitaient pas. La creativité stagnait.
OUTSIDELEFT: Après Steel Pulse cela vous à t il pris du temps à déterminer ce que vous vouliez faire?
BASIL GABBIDON: Je me suis arrêté pour recharger les batteries. J’ai mis la musique de côté pendant à peu près un an de façon à passer du temps avec ma famille.
OUTSIDELEFT: Comment appréciez vous le fait de jouer live ou d’enregistrer aujourd’hui?
BASIL GABBIDON: J’apprecie cela plus que jamais.
OUTSIDELEFT: Quel est la prochaine étape?
BASIL GABBIDON: Depuis Steel Pulse, j’ai enregistré 4 Albums, un maxi, et j’ai aussi travaillé avec d’autres artistes. Je suis en train d’apporter la touche finale à un single dans lequel y figure ma fille Candice Gabbidon. Nous avons recemment joué au JAM HOUSE pour célébrer les 40 ans de l’album “ Handsworth Revolution” que j’aimerais bien emmener en tournée.
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